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Non au projet d’aérodrome en zone agricole à St-Roch-de-l’Achigan

Publié le 21 juin 2019 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Lanaudière
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  • Communiqués

Le jeudi 20 juin 2019, l’UPA de Lanaudière a tenu un point de presse visant à dénoncer le projet d’Aérodrome Saint-Roch-de-l’Achigan (SRA) – anciennement nommé Corporation de l’aéroport de Mascouche – concernant la relocalisation de l’aéroport de Mascouche sur un lot situé sur le territoire de la municipalité de St-Roch-de-l’Achigan, en l’occurrence le lot 3 573 486.

Même si le projet est entièrement situé en zone agricole, la construction d’aérodromes relève de la juridiction fédérale en vertu de la Loi sur l’aéronautique et la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) n’a donc pas droit de regard dans ce dossier.

La Fédération de L’UPA de Lanaudière déplore le fait que le promoteur se serve de la juridiction fédérale pour empiéter sur la zone agricole. En faisant cela, il bafoue dans sa totalité le processus et les outils de planification du territoire que le Québec a mis en place pour protéger notamment le territoire et les activités agricoles.

Le promoteur ajoute l’insulte à l’injure en relocalisant son site au beau milieu d’une vaste étendue de terres en culture, pour la plupart, drainées, présentant une topographie relativement plane et des unités thermiques enviables. Dans ce secteur, impossible de mettre en doute la force avec laquelle s’impose la trame agricole. D’ailleurs, quiconque a déjà emprunté l’autoroute 25 à cette hauteur peut témoigner de cet état de fait. De surcroît, on asphaltera des terres de grande qualité, lesquelles sont cultivées depuis des décennies en cultures maraîchères et en grandes cultures.

D’ailleurs, depuis sa création, la Commission de protection du territoire et des activités agricoles (CPTAQ) a limité l’intrusion d’usages non agricoles dans ce secteur, reconnaissant ainsi l’impact négatif que pourrait avoir une telle intrusion sur l’homogénéité de la communauté agricole. Dans les faits, nos prétentions sont à l’effet que le site est si mal choisi qu’une telle demande ne passerait pas l’épreuve des critères de l’article 62 de la Loi sur la protection des activités agricoles (LPTAA), critères permettant non seulement d’évaluer l’impact d’un tel projet sur les activités agricoles environnantes, mais également de sauvegarder les sols ayant un fort potentiel agricole.

« Alors qu’on se débat dans l’eau bénite pour limiter la construction de nouvelles maisons sur des superficies de 53 000 pieds carrés, on va détruire une terre de plus de 100 arpents [3 679 901 pieds carrés] sans aucune autorisation des autorités régionales et provinciales ni acceptabilité sociale, et ça c’est inadmissible !» a d’ailleurs déclaré M. Marcel Papin, président de la Fédération de l’UPA de Lanaudière.

Malheureusement pour l’UPA de Lanaudière, il s’agit d’un dossier redondant puisqu’il succède à celui de la mise en place d’un aérodrome à Saint-Cuthbert en 2017, lequel avait fait couler beaucoup d’encre. Quoique ce dossier ait également été dénoncé par l’ensemble de la société civile concernée (résidents, Municipalité de St-Cuthbert, producteurs agricoles, élus provinciaux), cet aérodrome n’avait pas eu l’odieux de s’implanter dans une zone avec une symbolique agricole aussi puissante.

L’Union des producteurs agricoles, en collaboration avec la Fédération régionale, a d’ailleurs fait parvenir une correspondance au Premier ministre du Canada, M Justin Trudeau, pour lui demander d’intervenir rapidement auprès du ministre des Transports du Canada pour qu’il refuse le projet.

« Ça va prendre combien d’aérodromes en zone agricole avant que le gouvernement fédéral comprenne l’urgence d’agir ! » a d’ailleurs déploré le président du syndicat local UPA Achigan-Montcalm, M. Réjean Allard, lors du point de presse tenu juste avant les consultations publiques de la municipalité sur le projet.

Rappelons-nous que seulement 2 % du territoire québécois est propice à la culture du sol et les attentes de la population sont de plus en plus grandes à l’égard de son patrimoine agricole et des mesures qui doivent être prises pour le protéger.

Correspondance de l'UPA adressée au Premier ministre du Canada.  (139 Ko)

 

Claude Laflamme, directeur régional adjoint l’UPA de Lanaudière, M. Réjean Allard, président

du Syndicat UPA Achigan-Montcalm et M. Simon Ducharme, citoyen de Saint-Roch-de-l’Achigan

Une vingtaine de participants ont assisté au point de presse.

Une silhouette à l’effigie de Justin Trudeau « accompagnait » les participants.